Langue française

Le statut du français comme seule langue commune et officielle au Québec est la condition première pour assurer son avenir et son épanouissement, au sein du seul État francophone en Amérique du Nord.

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Porte-parole du Bloc Québécois en matière de langues officielles, militant indépendantiste à temps plein depuis 30 ans, Mario Beaulieu a, dans le passé, déposé le projet de loi C-421 pour faire de la connaissance suffisante du français une condition pour l’obtention de la citoyenneté au Québec, ce qui avait semé la controverse chez les partis fédéralistes. Depuis toujours, Mario est un fervent défenseur de la langue française.

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Le modèle québécois de l’aménagement linguistique, défini par la Charte de la langue française, dite « Loi 101 », se fonde sur les droits collectifs territoriaux, en établissant le français comme langue officielle et commune au Québec.

Ce type d’approche est reconnu comme étant efficace pour assurer l’avenir et l’épanouissement d’une langue minoritaire.

Le modèle canadien, défini par la Loi sur les langues officielles, a été établi à partir de principes fondamentalement différents, soit une politique de bilinguisme des institutions fédérales en fonction de droits individuels linguistiques variables (là où le nombre le justifie) partout sur le territoire canadien.

L’étude des modes d’aménagement linguistique à travers le monde démontre que ce type d’approche ne permet pas de contrer l’assimilation des langues minoritaires.

Dans les provinces majoritairement anglophones, l’anglais est la langue commune et il y a très peu de services municipaux ou provinciaux en français. Bien que le Nouveau-Brunswick soit officiellement bilingue, la même situation se retrouve en dehors des régions francophones.

Au Québec, les services en anglais sont généralement disponibles à tous les paliers de gouvernement sur l’ensemble du territoire. Le statut dit « bilingue » au Québec correspond en fait à l’article 29.1 de la Charte de la langue française, qui permet une dérogation à des institutions servant une majorité de citoyens de langue anglaise ou d’une autre langue. Ces établissements peuvent alors embaucher ou accorder des promotions à du personnel unilingue anglophone, rédiger des rapports en anglais, communiquer en anglais et imposer le bilinguisme pour les communications publiques. Il existe actuellement 37 établissements du secteur de la santé et des services sociaux reconnus en vertu de l’article 29.1 au Québec. Une étude récente a démontré qu’au Québec, plus de 35 % de tout le personnel soignant dans la province parle régulièrement ou le plus souvent en anglais au travail, alors qu’il y a 8,2 % d’anglophones de langue maternelle.

Le Canada et ses provinces étant très majoritairement anglophones, ils ont défini un contexte constitutionnel, juridique et politique largement favorable au modèle canadien. La politique linguistique fédérale interfère continuellement avec celle que véhicule le Québec par le biais de sa Charte.

La Loi sur les langues officielles se fonde sur la présomption que les anglophones du Québec constituent une minorité au même titre que les communautés francophones et acadiennes, alors qu’ils font partie de la majorité canadienne, comme l’a statué le Comité des droits de l’homme de l’ONU. À ce titre, la majorité canadienne-anglaise a imposé en 1982, contre la volonté du gouvernement du Québec, une constitution en vertu de laquelle la Charte de la langue française a été affaiblie dans ses mesures les plus importantes. Depuis l’établissement de la Loi 101, le gouvernement d’Ottawa finance à coups de millions de dollars les groupes de pression anglophones comme le Québec Community Groups Network alias Alliance Québec, qui a mené avec succès une guérilla juridique pour rétablir le bilinguisme institutionnel. De plus, le fédéral subventionne massivement les institutions anglophones déjà surdéveloppées au Québec.

[…] Dès l’instant où les demandes de la province francophone, le Québec, heurtent la sensibilité de la majorité anglophone, il en résulte une fin de non-recevoir. Les discussions deviennent alors inutiles et aboutissent toujours à un cul-de-sac. […]. L’actuel régime en vigueur fait que le Québec est toujours pénalisé sur le plan démocratique et, à l’échelle canadienne, il ne peut rien imposer à la majorité
— Jacques Leclerc, 2000
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La situation du français au Canada confirme que les politiques axées sur le bilinguisme officiel et les droits individuels favorisent une assimilation extensive des francophones.

Depuis 1971, les données de Statistique Canada nous ont révélé que l’assimilation des francophones ne cesse d’augmenter dans les provinces et les territoires où ils sont largement minoritaires. Et dans la plupart des régions, plus ils sont minoritaires, plus l’assimilation est rapide et croissante.

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Les progrès favorisés initialement par la Charte de la langue française se sont graduellement amenuisés à mesure qu’elle a été affaiblie dans tous ses secteurs d’application.

Le français est encore loin d’être la langue publique commune dans l’espace public et dans les milieux de travail au Québec. L’analyse rigoureuse de l’ensemble des recherches des dernières années sur la situation linguistique du Québec en général, et de la région métropolitaine en particulier, montre que le pouvoir d’attraction de l’anglais supplante encore largement celui du français chez les Québécois allophones.

La proportion des transferts linguistiques des allophones vers le français est trop faible pour assurer sa pérennité par rapport à la langue anglaise. Alors que cette proportion devrait être de 90 %, elle n’était que de 51 % en 2011. Ce pourcentage est d’ailleurs gonflé par la sélection d’immigrants déjà francisés avant leur arrivée au Québec et le fait que les allophones anglicisés ont davantage tendance à quitter le Québec.

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En 2011, la population de langue d’usage anglaise était de 24 % plus élevée que la population de langue maternelle anglaise, parce qu’une proportion importante des allophones adopte l’anglais comme langue parlée à la maison. En comparaison, la population du français langue d’usage n’enregistrait qu’un faible gain de 3 % par rapport à la population de langue maternelle française. Et lorsqu’on observe l’évolution de ces données depuis 1971, on voit que l’écart entre le pouvoir d’attraction de l’anglais et celui du français sur les allophones au Québec augmente continuellement.

Cette situation menace d’autant plus la pérennité du français au Québec lorsqu’on prend en considération le fait que Statistique Canada prévoit un recul de presque 10 points de pourcentage en 25 ans pour le français dans l’ensemble du Québec! Les citoyens de langue maternelle française constitueraient entre 69 et 72 % de la population en 2036, comparativement à 79 % en 2011. Le nombre de personnes ayant le français comme langue d’usage à la maison dans l’ensemble du Québec connaîtra lui aussi une baisse importante, passant de 82 % en 2011 à environ 75 % en 2036.

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Par contre, la proportion d’anglophones selon la langue d’usage grimpera de 10,7 à 13 %, alors que la proportion de citoyens de langue maternelle anglaise au Québec serait à peu près stable (8,2 % en 2011; 7,9 % ou 8,8 % en 2036).